La stomatophobie, ou phobie du dentiste, est une peur très répandue, puisqu'elle concernerait 10% de la population mondiale. Sueurs, vomissements, crise de panique, anxiété aiguë : cette phobie empêche les patients de se soigner, ce qui a des conséquences à long terme. Heureusement, des solutions existent pour aider vos patients à surmonter cette peur.
En France, selon un sondage Opinion Way de 2016, un Français sur deux a peur d'aller chez le dentiste (48%), majoritairement des femmes (55%) et en particulier la tranche d'âge des 25-34 ans (54%).
Qu'est-ce que la stomatophobie ?
Ce n'est ni un caprice, ni une simple crainte, mais bien une maladie qui se définit comme une "terreur irraisonnée de l'acte dentaire". Les signes les plus courants sont une forte anxiété, des perturbations physiques, comme des pleurs, nausées, accélération du rythme cardiaque et peuvent aller jusqu'à des crises de panique.
Toujours selon le sondage Opinion Way de 2016, 40 % des sondés s'inquiètent à l'idée de ressentir de la douleur. 12% envisagent de se faire accompagner d'un proche et 17% déclarent avoir eu envie d'annuler ou de reporter leur rendez-vous.
Quelles en sont les conséquences ?
Il ne faut pas confondre crainte du dentiste et véritable phobie. Ressentir un peu d'anxiété avant d'aller à son rendez-vous chez le dentiste n'est pas anormal et n'empêche pas le patient de s'y rendre.
Les personnes souffrant de stomatophobie ont tellement peur qu'elles repoussent sans cesse leurs rendez-vous, même en cas d'urgence médicale. Cela aboutit à une négligence qui peut avoir des conséquences graves sur leur santé : caries multiples, perte de dents, dent cassée non soignée, infection, maladie parodontale, gingivite etc.
Des pistes pour aider votre patient
Tout d'abord, si vous rencontrez un patient qui en souffre et qu'aucun soin n'est envisageable, vous pouvez l'adresser à un psychologue ou à un psychiatre, pour un suivi thérapeutique. Les thérapies cognitives et comportementales (TCC) sont en général très efficaces sur les phobies.
Si le patient arrive à franchir la porte de votre cabinet, il est capital de le mettre en confiance : créez un cadre rassurant et accueillant, adoptez un discours rassurant, évitez les termes trop scientifiques et surtout soyez à l'écoute de ses peurs. Vous pouvez par exemple utiliser la musicothérapie pour détendre votre patient.
Vous pouvez aussi recourir à des traitements pour gérer l'anxiété de votre patient, comme le MEOPA (mélange équimolaire d'oxygène et de protoxyde d'azote). La Société Française d'Anesthésie Réanimation (SFAR) définit la sédation comme : « l'utilisation de moyens médicamenteux ou non destinés à assurer le confort physique ou psychique du patient et à faciliter les techniques de soin ».
Incolore, inodore et sans saveur, Le MEOPA agit par inhalation à travers un masque nasal adapté relié à un contenant sécurisé. Ses effets sont de courte durée et ne présentent pas d'effets secondaires, hormis des fourmillements ou l'envie de rire. L'utilisation du MEOPA ne se substitue pas à l'anesthésie locale.
Enfin, d'autres pistes sont également à explorer, comme l'hypnose thérapeutique, très efficace avec la formation adaptée, ou encore l'utilisation de la réalité virtuelle au cabinet.
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