Prévention de la dénutrition lors des traitements anticancéreux

Comment prévenir de la dénutrition lors de traitement anticancéreux ? 

Le cancer et ses traitements peuvent fortement perturber l'alimentation des patients : perte d'appétit, mucites, troubles de la déglutition... Autant de symptômes et d'effets indésirables qui, s'ils ne sont pas identifiés et pris en charge, peuvent conduire à une dénutrition aux conséquences lourdes sur la qualité de vie et le pronostic de la maladie. Face à ces enjeux, l'équipe officinale doit être formée pour accompagner ces patients fragilisés tout au long de leur parcours de soins. 
« La formation "Prévention de la dénutrition lors des traitements anticancéreux" vise précisément à sensibiliser l'équipe pour qu'elle puisse prodiguer des conseils nutritionnels et adapter l'alimentation face aux effets secondaires, en prévenant ainsi éventuellement la dénutrition », explique le Dr Adeline Collet, pharmacienne et diététicienne nutritionniste, experte en nutrition oncologique, qui en assure l'enseignement.

Un programme complet pour une prise en charge efficace

La formation que nous proposons détaille les stratégies alimentaires adaptées aux effets secondaires des traitements anticancéreux et introduit la notion de dénutrition, en expliquant les situations à risque, les critères de diagnostic, ainsi que les conséquences sur l'efficacité des traitements et la capacité des patients à les supporter.

La première partie permet de découvrir les approches de prévention primaire, secondaire et tertiaire, avec des conseils nutritionnels ciblés en fonction de chaque effet secondaire. La seconde partie se concentre sur la gestion de la dénutrition et aborde l'enrichissement alimentaire ainsi que l'alimentation artificielle (entérale et parentérale), en s'appuyant sur les recommandations de la Haute Autorité de Santé (HAS).

Une formation souple et accessible

Le cursus de 14 heures se déploie en modules interactifs en e-learning de 5 à 12 minutes. Les apprenants avancent à leur rythme, grâce à des vidéos et des fiches techniques (conseils hygiénodiététiques, recettes, mesures posturales) téléchargeables, à partager avec les patients. Les connaissances sont évaluées par des QCM tout au long de la formation. Un espace communautaire est également prévu pour poser directement des questions au Dr Collet. "L'échange avec les apprenants est essentiel pour garantir une véritable compréhension des enjeux alimentaires liés aux traitements oncologiques", observe-t-elle.

Une plus-value pour l'officine

Grâce à leurs compétences en conseil nutritionnel, les préparateurs peuvent répondre de façon plus ciblées aux besoins des personnes sous anticancéreux, ce qui améliore l'observance des prescriptions, comme celle des compléments nutritionnels oraux (CNO), tout en optimisant la prise en charge, à travers des conseils associés pertinents sur des produits diététiques adaptés, comme des épaississants pour les troubles de la déglutition ou des poudres protéinées. "En tant qu'officinaux, nous jouons un rôle essentiel au comptoir et devons être capables de proposer ce type de conseils. Cela valorise aussi notre travail et donne tout son sens à notre métier", souligne le Dr Collet.