Le Cone Beam (CBCT) est une technique d’imagerie 3D qui utilise des rayons X coniques pour visualiser avec précision les dents, les mâchoires et les structures maxillo-faciales.
Cet examen, de plus en plus courant en dentisterie, permet un diagnostic plus précis et une planification chirurgicale sécurisée.
Comme tout examen radiologique, le Cone Beam implique une exposition aux rayonnements ionisants.
Le risque reste faible et contrôlé, à condition que l’examen soit justifié par un réel bénéfice clinique et que les protocoles de radioprotection soient respectés selon les principes ALARA (“As Low As Reasonably Achievable”) et ALADA (“As Low As Diagnostically Acceptable”).
🧠 Le Cone Beam, c’est quoi ?
Le Cone Beam Computed Tomography (CBCT), ou Cone Beam dentaire, est une technique d’imagerie volumique 3D basée sur les rayons X.
Contrairement à la radiographie panoramique, qui donne une image plane, le Cone Beam fournit une vue tridimensionnelle haute résolution des tissus durs : dents, racines, os alvéolaires, sinus, cavités nasales ou articulations temporo-mandibulaires.
Cet examen est devenu un outil clé en :
- implantologie, pour planifier précisément la position et la profondeur des implants ;
- endodontie complexe, pour visualiser les canaux accessoires ou résorptions ;
- chirurgie maxillo-faciale, pour localiser des dents incluses ou des fractures ;
- diagnostic sinusien, pour évaluer les pathologies ou les volumes osseux.
Comparé à un scanner médical (CT), le Cone Beam :
- couvre un champ de vue (FOV) plus restreint et ciblé,
- offre une meilleure résolution spatiale sur les tissus durs,
- et délivre une dose d’irradiation bien inférieure, tout en restant suffisante pour le diagnostic dentaire.
⚖️ Le Cone Beam est-il dangereux ? (mise au point)
Le Cone Beam n’est pas dangereux lorsqu’il est prescrit pour une raison médicale justifiée et réalisé selon les protocoles de radioprotection en vigueur.
Les doses délivrées sont faibles et strictement encadrées, notamment grâce à :
- la réduction du champ d’exploration (FOV),
- l’ajustement des paramètres d’exposition selon le patient (poids, âge, zone étudiée),
- et l’utilisation de protocoles pédiatriques spécifiques chez l’enfant.
Les principales autorités sanitaires rappellent que le Cone Beam doit toujours répondre à une indication clinique précise et être réalisé par un opérateur formé à la radioprotection.
L’Union européenne a d’ailleurs établi des directives strictes via le Publications Office of the EU pour garantir le contrôle qualité, la formation continue et la justification de chaque acte radiologique.
En d’autres termes, le danger ne réside pas dans la technologie elle-même, mais dans un usage inapproprié ou non justifié.
Lorsqu’il est pratiqué correctement, le Cone Beam présente un excellent rapport bénéfice/risque et reste un examen sûr, indolore et rapide.
⚡ Doses : comment le CBCT se compare aux autres examens ?
Le Cone Beam (CBCT) émet des rayons X comme tout examen radiologique, mais la dose reçue reste faible et largement inférieure à celle d’un scanner médical classique.
La dose dépend de plusieurs paramètres : l’appareil utilisé, le champ de vue (FOV), la résolution choisie et le protocole d’exposition (standard, pédiatrique, faible dose, etc.).
À titre de comparaison :
- une radiographie intra-orale délivre environ 0,005 mSv,
- une radiographie panoramique environ 0,025 mSv,
- un Cone Beam dentaire autour de 0,18 mSv,
- tandis qu’un scanner médical (CT) de la tête dépasse souvent 1 à 2 mSv.
Ces valeurs montrent que le CBCT reste bien plus économe en rayonnement qu’un scanner médical, tout en offrant une imagerie tridimensionnelle de haute précision adaptée aux besoins dentaires.
🦷 Populations à risque & contre-indications
Certaines populations nécessitent une attention particulière lors de la réalisation d’un Cone Beam (CBCT), non pas parce que l’examen est dangereux en soi, mais en raison d’une radiosensibilité accrue ou de situations cliniques spécifiques.
Enfants
Les enfants présentent une radiosensibilité plus élevée que les adultes, car leurs tissus sont en croissance et leurs cellules se renouvellent plus rapidement.
C’est pourquoi les recommandations de la FDA et des sociétés savantes imposent une justification stricte avant tout examen CBCT pédiatrique.
Les protocoles doivent intégrer un champ de vue (FOV) réduit, un temps d’exposition minimal et des paramètres adaptés à la morphologie de l’enfant.
Femmes enceintes
L’exposition fœtale lors d’un examen dentaire — y compris CBCT — reste extrêmement faible, comprise entre 0,009 et 7,97 μSv selon les études et le scénario clinique (zone imagée, distance, collimation).
Pour comparaison, cela équivaut à moins d’une journée d’exposition naturelle aux rayonnements de fond.
L’utilisation d’un tablier plombé couvrant le thorax, l’abdomen et la thyroïde renforce encore la sécurité.
En revanche, lorsqu’il ne s’agit pas d’une urgence, le report de l’examen après la grossesse est généralement recommandé.
Patients avec dispositifs métalliques
Les implants, bridges ou restaurations métalliques peuvent créer des artefacts radiologiques (zones d’ombre ou distorsions), qui altèrent la lecture des images et augmentent le risque d’erreurs d’interprétation.
Dans ces cas, le praticien peut ajuster les paramètres d’acquisition ou recourir à des angles spécifiques pour limiter ces effets.
⚠️ Quels sont les risques ou effets secondaires ?
Le Cone Beam (CBCT) utilise des rayonnements ionisants, comme tout examen radiologique.
Ces rayonnements peuvent théoriquement induire des effets stochastiques (comme un risque accru de mutation cellulaire), mais à des doses extrêmement faibles et non détectables à l’échelle individuelle.
Le risque réel est donc considéré comme très faible, notamment lorsque l’examen est justifié, paramétré correctement et conforme aux principes de radioprotection (ALARA/ALADA).
Au-delà de la dose, le CBCT peut présenter certaines limites techniques :
- des mouvements du patient pendant la prise d’images,
- la présence de restaurations ou implants métalliques,
- ou des artéfacts de reconstruction dus à la densité des matériaux.
Ces facteurs peuvent altérer la qualité d’image et conduire à des erreurs d’interprétation (faux positifs ou négatifs).
C’est pourquoi il est essentiel que le CBCT soit interprété par un praticien formé à l’analyse volumique.
En résumé : le danger n’est pas dans la technologie, mais dans son mauvais usage.
Bien encadré, le CBCT est sûr, précis et extrêmement utile pour le diagnostic dentaire moderne.
🎯 Pourquoi utiliser un CBCT malgré l’exposition ?
Son intérêt repose sur un bénéfice diagnostique élevé et une fiabilité accrue pour planifier des actes complexes.
Indications courantes :
- Implantologie : mesure précise du volume osseux, repérage des structures anatomiques sensibles (nerf alvéolaire, sinus maxillaire).
- Endodontie complexe : détection de canaux accessoires, fractures radiculaires, lésions péri-apicales invisibles en 2D.
- Chirurgie maxillo-faciale : dents incluses, traumatismes, anomalies anatomiques.
- Analyse occlusale et sinusienne : exploration des relations dento-sinusiennes avant intervention.
🛡️ Radioprotection : comment on sécurise l’examen ?
La radioprotection en imagerie dentaire repose sur trois principes fondamentaux : justification, optimisation et limitation.
Les étapes clés de la sécurité :
- Justification : l’examen doit répondre à une indication claire et validée (diagnostic, planification, suivi post-chirurgical).
- Optimisation : le protocole doit suivre le principe ALARA (As Low As Reasonably Achievable) ou ALADA (As Low As Diagnostically Acceptable).
- Limitation du champ (FOV) : toujours utiliser le plus petit volume d’acquisition nécessaire à la zone d’étude.
- Adaptation pédiatrique : chez l’enfant, appliquer des paramètres spécifiques (kV/mA/temps d’exposition réduits).
- Niveaux de référence diagnostiques (DRL) : vérifier que les doses délivrées restent inférieures aux seuils nationaux de référence.
- Formation et compétence : le praticien et le personnel opérateur doivent être formés à la radioprotection, à la lecture d’images volumétriques et au contrôle qualité régulier des équipements.
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