Aujourd’hui en France 1 femme sur 10 serait victime de violences conjugales et au moins 250 femmes seraient victimes de viols ou tentatives de viols par jour. Les violences faites aux femmes et aux enfants sont un problème de santé publique majeur. Ces violences peuvent avoir des conséquences graves sur la santé mentale et somatique des patientes.
Les professionnels de santé ont une place privilégiée pour repérer les signes de violences, accompagner les victimes dans une démarche pluridisciplinaire. À l’occasion de la sortie de la formation Violences et maltraitance : comment les détecter et agir ?, Learnylib revient sur les différents types de violences et leurs conséquences sur la santé des victimes.
Quelques chiffres
Selon l’enquête Cadre de vie et sécurité INSEE-ONDRP-SSMSI 2012-2019, chaque année, 213 000 femmes âgées de 18 à 75 ans sont victimes de violences physiques et/ou sexuelles de la part de leur partenaire intime ancien ou actuel.
Parmi elles, 18% déclarent avoir déposé une plainte en gendarmerie ou en commissariat de police suite à ces violences.
En 2020, 102 femmes ont été tuées par leur partenaire ou ex-partenaire.
Le nombre de femmes âgées de 18 à 75 ans qui au cours d’une année sont victimes de viols et tentatives de viol est estimé à 94 000 femmes. Dans 91% des cas, ces agressions ont été perpétrées par une personne connue de la victime. Dans 47% des cas, c’est le conjoint ou l’ex-conjoint qui est l’auteur des faits.
Les différentes formes de violences
Les violences faites aux femmes prennent différentes formes, dont il faut être conscient en tant que professionnel de santé, afin d'accueillir au mieux la parole des victimes.
Tout d’abord, il y a les violences psychologiques et verbales, comme les menaces, les humiliations, le chantage, la jalousie ou encore le mépris. Ces violences ont pour but de créer une tension insupportable, de maintenir un climat de peur et d’insécurité, permettant les autres formes de violences.
On retrouve également les violences physiques : comme les coups, les brûlures, la séquestration ou la privation de nourriture. Ces violences sont souvent associées à des violences sexuelles, comme des agressions sexuelles, de la prostitution imposée, du harcèlement ou des attouchements.
Enfin, il y a les violences économiques et sociales, souvent mises de côté dans les études : privation de ressources, d’autonomie financière, interdiction d’avoir un compte bancaire, confiscation des papiers d’identité, cyber violence, surveillance des mails, etc.
Les conséquences sur la santé
Qu'elles soient verbales, psychologiques, physiques, sexuelles ou économiques, les conséquences sur la santé mentale à long terme peuvent être gravissimes : syndrome de stress post-traumatique, dépression, comportements suicidaires, dépendance à l’alcool ou aux drogues, comportement sexuel à risque, etc.
La violence physique entraîne des conséquences physiques visibles directement : blessures, traumatismes, brûlures, fractures ou encore décès.
Sur le long terme, on observe plus de maladies chroniques chez les femmes qui ont subi des violences : arthrite, cancer, maladie cardiovasculaire, hypertension, obésité morbide, diabète, etc.
De plus, les femmes victimes de violences sexuelles sont surreprésentées dans les pathologies gynécologiques : puberté précoce, douleurs pelviennes chroniques, hémorragies, infections vaginales et urinaires, grossesses non désirées, IST, etc.
Se former au repérage systématique
En tant que professionnel de santé, vous êtes en première ligne pour repérer ses violences. Ces situations sont souvent complexes avec des vulnérabilités croisées et un défaut de coordination des parcours de soins. Il est donc primordial de se former sur les mécanismes des violences et sur le cadre législatif qui protègent les victimes et la réglementation spécifique aux professionnels de santé.
Vous souhaitez faire émerger la parole grâce à la pratique du repérage systématique et la connaissance des signes d'appels ? Suivez la formation complète de Mathilde Delespine, Violences et maltraitance : comment les détecter et agir ?
L’accompagnement d’une femme victime de violence nécessite une action pluridisciplinaire et coordonnée, c’est pourquoi cette formation s’adresse à l’ensemble des filières : médecins généralistes, chirurgiens dentistes, masseurs kinésithérapeutes, pharmaciens, professionnels de la santé mentale et infirmiers.
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