Devenir chirurgien-dentiste, c’est choisir un métier à la fois technique, scientifique et profondément humain. Au-delà des soins apportés aux dents et aux gencives, le dentiste joue un rôle clé dans la prévention et le diagnostic de nombreuses pathologies bucco-dentaires, parfois liées à la santé générale. C’est aussi un métier de précision, qui demande de la dextérité, un sens aigu du contact et une formation solide.
En France, le parcours pour accéder à cette profession est reconnu pour son exigence. Les études sont longues et intenses, mais elles ouvrent sur une carrière diversifiée, avec de multiples possibilités de spécialisation et d’évolution.
Combien de temps durent les études de dentiste ?
En moyenne, il faut 6 années d’études pour obtenir le Diplôme d’État de docteur en chirurgie dentaire et exercer comme dentiste généraliste.
Pour celles et ceux qui souhaitent se spécialiser – en orthodontie, en chirurgie orale ou en médecine bucco-dentaire – un internat de 3 à 4 années supplémentaires est nécessaire.
On distingue donc deux grands parcours :
- Le cursus court : 6 ans, menant au diplôme d’État et à la pratique en cabinet ou en structure de soins en tant que dentiste généraliste.
- Le cursus long : 9 à 10 ans, incluant un internat pour accéder à une spécialité reconnue.
Enfin, certaines personnes choisissent de prolonger leur formation au-delà de ces cycles, par exemple pour réaliser un doctorat de recherche, suivre un Diplôme Universitaire (DU) ou s’engager dans la formation continue pour chirurgien-dentaire afin de développer de nouvelles compétences ou se perfectionner dans un domaine spécifique.
Les voies d’accès aux études de dentiste
L’accès aux études en odontologie a été réformé pour diversifier les profils et rendre la filière plus accessible. Aujourd’hui, il existe trois principales portes d’entrée : le PASS, la LAS et quelques voies spécifiques réservées à certains profils.
PASS – Parcours d’Accès Spécifique Santé
Le PASS est la voie la plus connue pour intégrer la deuxième année des études de santé, dont la filière odontologie.
- Organisation : une année universitaire à temps plein, avec un tronc commun en sciences fondamentales (biologie, chimie, physique, physiologie) et des enseignements spécifiques à la santé.
- Évaluations : un système de contrôle continu et/ou d’examens finaux, avec classement national.
- Sélection : seuls les étudiants ayant obtenu les meilleurs résultats peuvent poursuivre directement en deuxième année d’odontologie. Les autres peuvent rejoindre une deuxième année de licence dans une autre discipline, tout en gardant la possibilité de retenter l’accès.
LAS – Licence avec Option Santé
La LAS (Licence avec Option Santé) est conçue pour accueillir des profils variés et offrir une double compétence.
- Principe : l’étudiant s’inscrit en licence « classique » (ex. : biologie, chimie, sciences de la vie, droit, psychologie…) et suit en parallèle une option santé.
- Avantages : permet d’avoir un diplôme de licence si l’accès à l’odontologie n’est pas immédiat, évitant ainsi une « année blanche ».
- Passerelle : à l’issue de la première, deuxième ou troisième année de licence, l’étudiant peut présenter sa candidature pour intégrer les études de dentiste.
Autres voies d’accès
En dehors du PASS et de la LAS, certaines situations permettent d’intégrer les études dentaires :
- Réorientation après d’autres études de santé : par exemple, étudiants en médecine, maïeutique, pharmacie ou kinésithérapie souhaitant changer de filière.
- Accès pour professionnels déjà diplômés : certains professionnels de santé (médecins, pharmaciens, vétérinaires) peuvent candidater à des passerelles spécifiques, sous conditions d’expérience et de dossier académique.
Le cursus en odontologie : 3 cycles d’études
1er cycle (Années 1 à 3)
Les trois premières années servent à acquérir les bases scientifiques indispensables à l’exercice du métier :
- Anatomie, physiologie et microbiologie pour comprendre le fonctionnement du corps humain et des structures bucco-dentaires.
- Introduction à l’odontologie, avec les premiers enseignements sur la prévention et les techniques de soins.
- Stages d’observation en milieu hospitalier ou en cabinet dentaire pour découvrir la réalité du terrain et le fonctionnement des équipes soignantes.
2ème cycle (Années 4 et 5)
Ce cycle marque le passage à la pratique clinique :
- Réalisation de soins simples sous supervision : soins conservateurs, endodontie, prothèses dentaires ou encore chirurgie orale.
- Développement des compétences techniques avec des matières appliquées et des mises en situation dans les laboratoires de simulation.
- Stages hospitaliers et en cabinets universitaires, permettant d’intervenir directement auprès des patients tout en étant encadré par des praticiens expérimentés.
3ème cycle (Année 6 et +)
La dernière phase des études est centrée sur la professionnalisation complète :
- Rédaction et soutenance de la thèse d’exercice, indispensable pour obtenir le titre de docteur en chirurgie dentaire.
- Cursus court : obtention du diplôme d’État de docteur en chirurgie dentaire et début d’exercice en tant que chirurgien-dentiste généraliste.
- Cursus long : passage par l’internat pour se spécialiser (orthodontie, chirurgie orale, médecine bucco-dentaire), ce qui prolonge la formation de 3 à 4 ans supplémentaires.
Spécialisations et débouchés professionnels
Après le diplôme d’État de docteur en chirurgie dentaire, les jeunes praticiens peuvent choisir d’exercer en omnipratique ou de poursuivre leurs études pour se spécialiser. Les spécialisations permettent d’acquérir une expertise pointue et d’élargir les perspectives professionnelles.
Orthodontie
Spécialité dédiée au diagnostic, à la prévention et au traitement des malpositions dentaires et maxillaires. L’orthodontiste travaille souvent avec des enfants et adolescents, mais traite aussi de plus en plus d’adultes grâce aux techniques discrètes comme les aligneurs.
Chirurgie orale
Elle regroupe les actes de diagnostic et traitement des pathologies de la bouche, des mâchoires et des tissus associés. Cette spécialité exige une grande maîtrise technique pour réaliser des extractions complexes, des greffes osseuses ou la pose d’implants.
Médecine bucco-dentaire
Axée sur la prise en charge globale de la santé orale, cette discipline s’intéresse aux patients ayant des besoins spécifiques (pathologies chroniques, handicap, situations médicales complexes).
Recherche et enseignement
Certains dentistes choisissent de s’orienter vers la recherche scientifique pour contribuer à l’innovation en odontologie, ou vers l’enseignement universitaire pour former la nouvelle génération de praticiens.
Missions en santé publique
Ces missions consistent à promouvoir la santé bucco-dentaire à l’échelle collective, que ce soit dans des campagnes de prévention, des structures hospitalières ou des ONG à l’international.
Matières enseignées pendant la formation
Tout au long du cursus, les étudiants en odontologie suivent un enseignement à la fois théorique et pratique, conçu pour leur apporter les compétences médicales, techniques et humaines indispensables à l’exercice du métier.
Sciences fondamentales
Ces matières constituent le socle de la formation médicale. On y retrouve notamment :
- Anatomie, physiologie et histologie
- Microbiologie et immunologie
- Pharmacologie et biochimie
Ces connaissances sont essentielles pour comprendre le fonctionnement de l’organisme et les pathologies bucco-dentaires.
Odontologie préventive et curative
Cette partie de la formation couvre toutes les disciplines cliniques :
- Endodontie, parodontologie, prothèses, implantologie
- Chirurgie orale et dentisterie restauratrice
- Orthodontie de base
Elle permet aux étudiants de savoir prévenir, diagnostiquer et traiter les pathologies dentaires et gingivales.
Gestion du cabinet et relation patient
Les études incluent aussi un volet organisationnel et communicationnel :
- Gestion administrative et financière du cabinet
- Prise en charge du patient et écoute active
- Techniques de communication pour améliorer l’adhésion aux traitements
Éthique et déontologie médicale
Les futurs chirurgiens-dentistes reçoivent un enseignement dédié à :
- La responsabilité professionnelle
- Le secret médical et le respect du patient
- Les obligations légales et réglementaires liées à l’exercice
Diplômes obtenus et perspectives de carrière
À l’issue du cursus, l’étudiant obtient le Diplôme d’État (DE) de docteur en chirurgie dentaire, indispensable pour exercer légalement la profession. Ce diplôme valide à la fois les connaissances scientifiques, les compétences cliniques et l’expérience acquise en stage.
En parallèle ou après l’obtention du DE, il est possible de suivre :
- Des diplômes universitaires (DU) et interuniversitaires (DIU) dans des domaines spécialisés : implantologie, orthodontie, parodontologie, esthétique dentaire, médecine du sommeil, etc.
- Une formation continue obligatoire, permettant de maintenir à jour ses connaissances et de répondre aux évolutions médicales, techniques et réglementaires.
- Des formations en ligne, flexibles et accessibles, qui offrent la possibilité de se former à son rythme tout en conciliant vie professionnelle et personnelle. Découvrez notre guide complet sur la formation en ligne pour les professionnels de santé.
Les perspectives de carrière sont variées :
- Exercer en cabinet libéral seul ou en groupe.
- Intégrer un centre de santé.
- Enseigner ou s’engager dans la recherche universitaire.
- Contribuer à la santé publique en France ou à l’étranger.
Conseils pour réussir ses études de dentiste
Les études de chirurgie dentaire sont exigeantes, tant sur le plan académique que pratique. Voici quelques clés pour optimiser ses chances de réussite :
- Organisation et gestion du temps
Établir un planning clair, alterner les périodes de cours, de révisions et de repos. Une bonne discipline de travail est essentielle pour assimiler le volume important de connaissances. - Importance des stages
Les stages cliniques sont un moment clé pour mettre en pratique les enseignements théoriques, développer ses gestes techniques et comprendre la réalité du métier. - Développement des qualités humaines
La technique ne suffit pas : l’écoute, la patience et l’empathie sont indispensables pour établir une relation de confiance avec les patients. - Se former en continu
Même après l’obtention du diplôme, la formation continue permet de rester à jour, de se spécialiser et de s’adapter aux innovations technologiques.
FAQ
La première année commune aux études de santé existe-t-elle encore pour devenir chirurgien-dentiste ?
Non, l’ancienne PACES a été remplacée par deux voies d’accès principales : le PASS (Parcours d’Accès Spécifique Santé) et la LAS (Licence avec option santé). Les deux donnent accès aux études odontologiques via Parcoursup, avec une sélection sur dossier et concours à la fin de l’année.
Qu’est-ce que l’éducation thérapeutique dans le cadre des études odontologiques ?
L’éducation thérapeutique fait partie intégrante de la formation des étudiants en chirurgie dentaire. Elle consiste à accompagner les patients dans la prévention et la prise en charge des maladies bucco-dentaires, en leur apprenant de bonnes habitudes d’hygiène dentaire et en les sensibilisant à l’importance des soins réguliers.
Combien coûtent les études en chirurgie dentaire ?
En université publique, les frais d’inscription sont relativement abordables : ils s’élèvent à quelques centaines d’euros par an (environ 500 à 1 000 € selon le cycle). En revanche, il faut prévoir des dépenses supplémentaires pour le matériel dentaire (miroirs, pinces, fraises, fantômes, etc.), qui peuvent représenter plusieurs milliers d’euros sur l’ensemble du cursus.
Quel est le salaire moyen d’un chirurgien-dentiste en début et en fin de carrière ?
En début d’exercice, un chirurgien-dentiste salarié peut percevoir un salaire brut mensuel autour de 2 500 à 3 500 €. En libéral, les revenus varient beaucoup selon l’activité, mais peuvent dépasser 5 000 à 6 000 € brut. En fin de carrière, certains praticiens expérimentés atteignent 8 000 € brut mensuels ou plus.
Est-il possible de changer de parcours pour rejoindre les études odontologiques ?
Oui, il existe des passerelles et des accès spécifiques pour les étudiants ou professionnels de santé déjà diplômés. Certains peuvent intégrer le cursus sans repasser par la première année, sous réserve de remplir les conditions fixées par l’université et de réussir un concours d’entrée adapté.
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