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Maladie du parodonte : symptômes, causes, traitements et prévention

Margaux Bunel
24
November 2025
5
minutes de lecture
Maladie du parodonte : symptômes, causes, traitements (guide clair)

Le parodonte désigne l’ensemble des tissus qui soutiennent la dent : la gencive, l’os alvéolaire, le ligament parodontal et le cément. La maladie du parodonte correspond à leur inflammation et leur destruction progressive. Elle commence souvent par une gingivite (atteinte superficielle et réversible), puis peut évoluer vers une parodontite, qui touche l’os et met en danger la stabilité des dents. Même si elle est fréquente, cette maladie se prend très bien en charge : avec un diagnostic précoce, de bonnes habitudes d’hygiène et un traitement adapté, il est possible de stopper l’évolution et de préserver ses dents.

  • Ce que c’est : une atteinte des tissus qui soutiennent les dents (gencives + os).
  • Signes d’alerte : saignements répétés, mauvaise haleine, gencives qui se rétractent, dents qui bougent.
  • Causes principales : plaque et tartre, tabac, diabète mal contrôlé, prédisposition familiale, hygiène insuffisante.
  • Enjeux : risque de déchaussement, mobilité dentaire et perte de dents ; impact sur la santé générale.
  • Que faire : consulter un dentiste, réaliser un bilan parodontal, améliorer l’hygiène, suivre un traitement personnalisé.

Qu’est-ce que la maladie du parodonte ?

Rappel : qu’est-ce que le parodonte ?

Le parodonte désigne l’ensemble des tissus qui maintiennent les dents en place et garantissent leur stabilité. Il comprend :

  • 🦷 La gencive, qui protège les tissus sous-jacents ;
  • 🦴 L’os alvéolaire, où s’insèrent les racines dentaires ;
  • 🔗 Le ligament parodontal, véritable amortisseur des forces de mastication ;
  • 🛡️ Le cément, fine couche recouvrant la racine et permettant l’ancrage du ligament.

Ce système forme un ensemble solide et flexible, capable d’absorber les forces de mastication tout en maintenant chaque dent fermement en place.

Gingivite vs parodontite

La maladie du parodonte évolue généralement en deux étapes.

👉 Gingivite = inflammation réversible.
👉 Parodontite = destruction progressive des tissus de soutien, non réversible sans traitement.

🟦 Gingivite : la phase précoce (réversible)
La gingivite correspond à une inflammation superficielle de la gencive.
Elle se manifeste par des saignements, une rougeur et un gonflement.
À ce stade, aucun tissu profond n’est détruit : un traitement adapté permet un retour à la normale.

🟥 Parodontite : la phase avancée (tissus de soutien atteints)
Sans prise en charge, l’inflammation peut progresser vers une parodontite.
C’est une atteinte plus profonde, touchant le ligament et l’os, avec :

  • perte d’attache,
  • formation de poches parodontales,
  • récession gingivale,
  • destruction osseuse,
  • mobilité dentaire, parfois jusqu’à la perte de dents.

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Quels sont les symptômes de la maladie du parodonte ?

🔍 Signes précoces souvent négligés

La maladie du parodonte commence souvent silencieusement, avec des symptômes subtils que beaucoup de personnes ignorent.
Parmi les premiers signes d’alerte, on retrouve :

  • 🩸 Saignements lors du brossage ou parfois spontanément ;
  • 🔴 Gencives rouges, gonflées, sensibles au toucher ;
  • 😮‍💨 Mauvaise haleine persistante ou goût désagréable dans la bouche ;
  • ⚡ Sensation de tension ou de gencives qui “tirent”.

Ces symptômes traduisent une inflammation qui nécessite déjà une prise en charge, même en l’absence de douleur forte.

⚠️ Signes plus avancés

Lorsque l’inflammation progresse vers une parodontite, les manifestations deviennent plus visibles et plus gênantes.
On peut alors observer :

  • une rétraction gingivale, donnant l’impression que les dents sont plus longues ;
  • des espaces qui apparaissent entre les dents ;
  • une mobilité dentaire : dents qui bougent ou se déplacent ;
  • une sensibilité accrue au froid ou à la mastication ;
  • parfois, des abcès parodontaux avec douleur et gonflement local.

À ce stade, un bilan parodontal devient indispensable pour stopper l’évolution.

🔎 Signes qui nécessitent une consultation rapide

  • Saignements qui durent plusieurs jours malgré un brossage doux.
  • Mobilité ou déplacement d’une dent.
  • Douleur localisée, gonflement ou apparition d’un abcès.
  • Mauvaise haleine persistante avec impact sur le quotidien.
  • Antécédents familiaux de parodontite (risque élevé).

Quelles sont les causes et facteurs de risque ?

Rôle central de la plaque et du tartre

La maladie du parodonte prend presque toujours naissance dans la plaque dentaire, un biofilm bactérien qui se forme naturellement chaque jour sur les dents.
Lorsque le brossage est insuffisant ou trop irrégulier, cette plaque finit par se minéraliser en tartre, beaucoup plus difficile à éliminer sans l’aide d’un professionnel.

Cette accumulation déclenche une réaction inflammatoire de la gencive : d’abord une gingivite, puis, chez certains patients plus sensibles ou exposés à des facteurs aggravants, une parodontite, avec atteinte de l’os et du ligament.

Facteurs de risque majeurs

Certaines conditions augmentent fortement le risque de développer une maladie parodontale ou d’en accélérer la progression.

🔸 Tabac : Le tabac réduit la réponse immunitaire locale, masque parfois les saignements et favorise une progression silencieuse de la maladie.

🔸 Diabète (surtout mal équilibré) : La relation est bidirectionnelle : un diabète mal contrôlé aggrave la parodontite, et une parodontite active rend plus difficile l’équilibre glycémique.

🔸 Prédisposition familiale / génétique : Certaines formes, dites “agressives”, peuvent débuter tôt et progresser vite. Avoir un parent atteint augmente le risque et justifie une surveillance rapprochée.

🔸 Hygiène bucco-dentaire insuffisante : Un brossage rare, trop court ou une absence de nettoyage interdentaire (fil, brossettes) favorisent l’accumulation de plaque.

🔍 Profils à surveiller de près si :

  • Vous fumez (même occasionnellement) ;
  • Vous êtes diabétique, surtout si votre équilibre glycémique est fragile ;
  • Vous avez des antécédents familiaux de parodontite ;
  • Vos gencives saignent régulièrement au brossage ;
  • Votre hygiène bucco-dentaire est irrégulière ou difficile à maintenir.

Autres facteurs contributifs

Une maladie parodontale peut aussi être influencée par :

  • le stress, la fatigue et une baisse générale des défenses immunitaires ;
  • des variations hormonales (grossesse, puberté, ménopause) favorisant l’inflammation gingivale ;
  • certains médicaments, qui peuvent modifier la gencive ou réduire le flux salivaire ;
  • des maladies systémiques, comme les MICI (Crohn, RCH) ou certaines formes de polyarthrite, qui augmentent l’inflammation globale.

Même si ces facteurs ne suffisent pas seuls à causer la maladie, ils exacerbent l’inflammation et accélèrent l’évolution si la plaque n’est pas contrôlée.

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Comment évolue la maladie du parodonte ?

📉 De la gingivite à la parodontite

La maladie du parodonte évolue généralement de manière progressive. Sans prise en charge, elle suit un schéma assez typique :

  • Gingivite : la gencive est rouge, gonflée, saigne facilement. À ce stade, rien n’est encore détruit : la situation est réversible.
  • Formation de poches parodontales : la gencive se décolle légèrement de la dent, créant des espaces où les bactéries s’accumulent.
  • Perte osseuse : l’inflammation s’étend aux tissus profonds et commence à détruire l’os qui soutient la dent.
  • Mobilité et déplacement des dents : la dent perd son ancrage, bouge, s’écarte… puis peut être perdue en l’absence de traitement.

L’évolution est variable selon les personnes et les facteurs de risque, mais elle se fait toujours par étapes.

🦷 Conséquences locales

Une maladie parodontale active ne se limite pas à une simple gêne : elle a de vraies répercussions fonctionnelles et esthétiques.

Parmi les conséquences les plus fréquentes :

  • déchaussement dentaire (gencives qui se rétractent, dents qui paraissent plus longues) ;
  • espaces entre les dents qui apparaissent, parfois accompagnés de bourrages alimentaires ;
  • mobilité, inconfort à la mastication, sensibilité au froid ;
  • gêne esthétique, perte de confiance ou limitation du sourire ;
  • difficultés pour stabiliser une prothèse ou poser un implant si la maladie n’est pas contrôlée.

Ces signes témoignent d’une atteinte avancée du parodonte et doivent conduire à un traitement ciblé.

❤️ Impact sur la santé générale

La parodontite n’est pas qu’un problème bucco-dentaire. Elle peut avoir des répercussions plus larges, en raison de l’inflammation chronique qu’elle entretient.

Les études récentes montrent :

  • un lien entre parodontite et maladies cardiovasculaires, via l’inflammation et certains facteurs de risque communs ;
  • une relation bidirectionnelle avec le diabète : la parodontite complique la gestion glycémique, et un diabète mal équilibré aggrave l’inflammation gingivale ;
  • chez certains patients, la parodontite peut être un marqueur d’inflammation systémique, sans que cela soit dramatique, mais cela justifie un suivi global.

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Comment diagnostique-t-on une maladie parodontale ?

🩺 L’examen parodontal

Le diagnostic repose sur un bilan complet, réalisé par un chirurgien-dentiste ou un parodontologue.
Il comprend plusieurs étapes :

• Interrogatoire clinique
Le praticien recueille les informations essentielles : présence de saignements, douleurs, mauvaise haleine, habitudes de brossage, consommation de tabac, diabète, antécédents familiaux de parodontite.
Ces éléments permettent d’identifier les facteurs de risque et d’orienter l’examen.

• Examen clinique précis
Le dentiste observe l’état des gencives, recherche une inflammation ou une rétraction, et vérifie la stabilité des dents.
À l’aide d’une sonde parodontale, il mesure la profondeur des poches autour de chaque dent.
Il peut également évaluer la mobilité dentaire et la présence éventuelle de récessions gingivales.

• Examens radiographiques
Les radiographies sont essentielles pour visualiser la perte osseuse invisible à l’œil nu.
Elles incluent généralement :

  • un panoramique dentaire pour une vue d’ensemble,
  • des clichés rétroalvéolaires pour analyser plus finement certaines zones.

Ces images permettent d’évaluer la gravité de la maladie et d’élaborer un plan de traitement adapté.

🧩 Autres éléments possibles

Selon le contexte ou la sévérité, le dentiste peut compléter son bilan par :

  • un score de plaque pour évaluer le niveau d’hygiène bucco-dentaire ;
  • des indices parodontaux simplifiés, utiles pour expliquer visuellement la situation au patient ;
  • parfois des examens complémentaires dans les structures spécialisées (tests microbiens, analyses particulières), surtout dans les formes agressives ou atypiques.

L’objectif reste toujours le même : comprendre l’étendue de la maladie et proposer une prise en charge personnalisée.

Quels sont les traitements de la maladie du parodonte ?

Phase initiale : traitement non chirurgical

La première étape du traitement vise à éliminer la plaque et le tartre responsables de l’inflammation, tout en rétablissant une hygiène optimale.

🔹 Détartrage et surfaçage radiculaire : Il s’agit d’un nettoyage en profondeur des poches parodontales : le dentiste retire le tartre sous-gingival et lisse les racines pour limiter la recolonisation bactérienne.

🔹 Révision complète de l’hygiène bucco-dentaire, c’est un pilier essentiel du traitement :

  • brossage 2 fois par jour avec une technique adaptée 🪥,
  • utilisation quotidienne de brossettes interdentaires ou de fil,
  • bains de bouche antiseptiques si indiqués.

Cette phase permet souvent une amélioration nette des symptômes, avec diminution de l’inflammation et des poches.

Phase de réévaluation

Quelques semaines après le traitement initial, une visite de contrôle permet de mesurer les progrès :

  • baisse ou disparition des saignements,
  • réduction de la profondeur des poches,
  • meilleure adhésion aux recommandations d’hygiène.

Cette étape inclut souvent un temps d’éducation thérapeutique pour consolider les bons gestes au quotidien.

Traitements complémentaires

Selon la sévérité de la maladie, d’autres interventions peuvent compléter le traitement :

🦠 Antibiotiques : oils sont prescrits uniquement dans certains cas spécifiques (parodontites sévères, formes agressives), toujours en complément du nettoyage mécanique, jamais seuls.

🔧 Traitements chirurgicaux parodontaux : ils permettent d’accéder plus précisément aux zones infectées ou de reconstruire les tissus détruits :

  • chirurgie d’accès pour nettoyer les poches profondes,
  • régénération tissulaire guidée (membranes, biomatériaux, greffes osseuses),
  • correction des récessions gingivales (greffes de gencive).

🔄 Stabilisation à long terme : maintenance parodontale : Une fois la maladie contrôlée, un suivi régulier (tous les 3 à 6 mois en général) est indispensable pour maintenir les résultats et éviter les récidives.

Le succès du traitement dépend autant du dentiste que de vous.
Même le meilleur acte parodontal échoue sans une hygiène quotidienne rigoureuse et une maintenance régulière.

La maladie du parodonte est-elle héréditaire ?

Certaines personnes présentent une susceptibilité génétique qui les rend plus vulnérables aux maladies parodontales.
Cela ne signifie pas qu’elles “attraperont” forcément une parodontite, mais qu’en présence de plaque dentaire ou de facteurs aggravants (tabac, diabète…), l’inflammation peut progresser plus rapidement.

Dans les formes dites parodontites agressives, l’évolution est souvent :

  • plus précoce (parfois dès l’adolescence ou le jeune âge adulte),
  • plus rapide, avec une perte osseuse marquée,
  • observée chez plusieurs membres d’une même famille.

D’où l’importance du dépistage familial, surtout si un parent proche a été traité pour une maladie parodontale sévère.

Quel praticien consulter ? 🦷

  • Le chirurgien-dentiste généraliste est le premier interlocuteur. Il réalise un examen complet, un bilan parodontal et oriente le traitement.
  • Un parodontologiste intervient dans les cas plus avancés ou complexes : poches profondes, perte osseuse importante, formes agressives, chirurgie parodontale.

Quel que soit le praticien, l’objectif reste le même : stabiliser la maladie, préserver les dents et restaurer un environnement bucco-dentaire sain.

FAQ :

La maladie parodontale fait-elle mal dès le début ?

Pas forcément. Au début, la maladie du parodonte évolue souvent sans douleur, ce qui la rend difficile à repérer. Les premiers signes sont surtout des saignements, une mauvaise haleine ou une gêne légère au brossage. La douleur apparaît surtout lorsque l’inflammation progresse, qu’un abcès se forme ou que les dents deviennent mobiles. D’où l’importance de consulter rapidement dès les premiers symptômes.

Peut-on perdre toutes ses dents à cause d'une parodontite ?

Oui, si la maladie n’est pas traitée. La parodontite détruit progressivement l’os qui soutient les dents, jusqu’à provoquer mobilité puis perte dentaire. Cependant, un traitement approprié peut stopper l’évolution et préserver les dents dans la majorité des cas. La clé reste une prise en charge précoce, un suivi régulier et une bonne hygiène quotidienne pour stabiliser durablement la maladie.

Le détartrage abîme-t-il les dents ?

Non. Le détartrage n’endommage pas les dents : il retire simplement le tartre, une accumulation dure qui irrite les gencives. Une légère sensibilité après la séance est possible, mais elle disparaît généralement en quelques jours. Le détartrage est indispensable pour prévenir l’inflammation et maintenir des gencives saines, surtout chez les personnes à risque de maladie parodontale.

Tabac et parodontite : est-ce vraiment lié ?

Oui. Le tabac augmente fortement le risque de parodontite en diminuant la réponse immunitaire et en masquant les saignements, ce qui retarde le diagnostic. Il accélère aussi la destruction osseuse et réduit l’efficacité des traitements. Réduire ou arrêter la consommation de tabac améliore nettement la santé parodontale et le pronostic des dents à long terme.

La maladie du parodonte se soigne-t-elle définitivement ?

On peut stabiliser la maladie, mais les tissus détruits ne se régénèrent pas spontanément. Avec un traitement adapté, une hygiène rigoureuse et des visites régulières, la parodontite peut rester stable durant de nombreuses années. L’objectif est d’empêcher la progression et de préserver les dents. Une fois la maladie maîtrisée, un suivi régulier est indispensable pour éviter les récidives.

Quels examens sont réalisés pour diagnostiquer une parodontite ?

Le dentiste examine les gencives, mesure la profondeur des poches parodontales, vérifie la mobilité dentaire et analyse des radiographies pour évaluer la perte osseuse. Un score de plaque ou des indices simplifiés peuvent compléter le bilan. Cet ensemble d’examens permet de connaître la sévérité de la maladie et de définir un traitement adapté pour stabiliser l’inflammation et protéger les dents.

Quel est le coût d’un traitement parodontal ?

Le prix dépend de la gravité de la maladie, du nombre de séances nécessaires et du type de traitement (surfaçage, chirurgie éventuelle, maintenance). Un devis est toujours fourni avant les soins. Les remboursements varient selon les mutuelles, certaines couvrant une partie des actes parodontaux. Le dentiste peut guider le patient pour optimiser la prise en charge et planifier les soins.

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